Quand quelqu’un parle de l’effet placebo, on a souvent en tête l’image de pilules magiques, de remèdes miracles, donc de quelque chose qui n’a pas d’effet réel, mais qui va leurrer le cerveau pour lui faire croire le contraire.
Notre civilisation occidentale a tendance à refuser tout ce qui n’’est pas explicable ou scientifiquement prouvé. C’est pour cette raison que les médecins traditionnels qualifient souvent les médecines alternatives de charlatanisme et leurs solutions de poudre de perlimpinpin.. Je suis persuadée que vous connaissez tous des personnes qui, quand vous leur expliquez que vous prenez par exemple de l’homéopathie et que vous allez mieux depuis, vous disent : « Ouais, c’est l’effet placebo ! »
Mais placebo, ça veut dire quoi au juste ?
Le mot placebo vient du latin placere, qui signifie : plaire. Placebo veut donc dire : Je plairai. Comprenez par là : Je plairai au médecin (prescripteur). Quand on parle de placebo, on place toute sa confiance dans les paroles de son médecin. Le patient est convaincu qu’il va guérir, parce que son médecin l’a dit.
Mais que se passe-t-il vraiment ? Pourquoi le patient guérit-il alors qu’il ne prend que des substances sans effets ? C’est simple ! Il se met inconsciemment dans des conditions favorables à la guérison en déclenchant des mécanismes psychologiques qui activent physiquement l’amélioration voire la disparition de certains symptômes. C’est ce qu’on appelle la relation étroite entre corps et esprit. A partir du moment où on est confiant, positif, on influence son corps pour aller mieux. On ne fait que réveiller les capacités naturelles du corps à s’auto-guérir.
J’entends déjà certains s’écrier : « Oui, mais parfois, on ne peut guérir sans médicaments réels. » Je vous réponds que tout se passe dans notre cerveau. D’ailleurs, des recherches ont été menées à l’hôpital Ambroise Paré à Boulogne-Billancourt, et ont montré qu’une douleur, quelle qu’elle soit, peut disparaître grâce à l’effet placebo. Didier Bouhassira, neurologue dans cet hôpital ajoute même qu’il l’utilise tous les jours puisque, dès qu’un patient entre dans son cabinet, il est persuadé que son médecin va le guérir et déclenche les mécanismes psychologiques puis physiologiques pour guérir.
A l’inverse, si vous allez voir votre médecin pour une sciatique, qu’il vous examine et vous dit : « Il faut compter 2 mois pour en guérir et vu votre métier, ça peut revenir et devenir chronique », quelle sera votre réaction inconsciente ? Pensez-vous que vous en serez remis en 2 semaines et que la sciatique ne reviendra jamais ? Qui n’a jamais regardé sur la notice d’un médicament les effets secondaires et…déclenché certains de ces effets ?! Qui ne va jamais voir son médecin en pensant guérir grâce aux médicaments qu’il va lui donner ? Didier Bouhassira a certainement raison en pensant qu’on déclenche déjà la guérison en franchissant le seuil de son cabinet. Car on a confiance en lui.
Vous pouvez donc essayer n’importe quelle médecine, méthode, technique pour aller mieux, l’essentiel ne repose pas dans celle-ci, mais dans la confiance que vous avez en la personne qui la pratique. La confiance est le maître-mot de l’effet placebo.
Je dirais même personnellement : « La confiance est la clé pour vivre heureux. »